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11 mai 2011

Archive #1 Juin 2010.

Oubliés les mots doux et les bisous sucrés. Recalés la douceur et les caresses volées. Je ne suis plus que ton amante. Profitons de cette heure pour mêler nos deux corps. Et oublier que nos coeurs, un jour se sont aimés. Ne pas penser tendresse, ne pas penser douceur. Ne chercher que l'ivresse et finir en sueur. Et après? Ne pas frôler ton corps, du bout de mes doigts. Ne pas toucher tes lèvres, avec les miennes. On est pas là pour ça. Mais on l'a fait quand même. Ne pas poser ma tête, tout près, contre ton coeur. Ne pas dire que je t'aime, seulement regarder l'heure. Me rhabiller vite fait et à bientôt, j'espère. Marcher et puis pleurer, la tête et le coeur à l'envers.

 


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7 avril 2011

Elle sentait bon l'amour. Elle sentait la peau

Elle sentait bon l'amour.

Elle sentait la peau des femmes après l'amour. L'amande douce de son savon, l'odeur sensuelle de son parfum melée à son odeur naturelle. Mélange de soleil, de coton et de cigarette. Ce mélange inégalable, que je n'ai jamais trouvé dans le cou d'aucune autre. Il n'y a que son cou, ses cheveux, et ses poignets pour avoir cette odeur là. Celle qui se mélait si bien, mais trop rarement, à la mienne. Celle qui restait sur ma peau pendant quelques heures, sur mes cheveux toute la nuit, sur mes vêtement jusqu'au lendemain. Cette odeur, j'aurai voulu la capturer. La garder dans une fiole rouge-passion et la sniffer pendant les moments de doutes. Ton odeur; la cocaïne qui me rendrait la raison. J'aurai aimé être le seul à connaître ce mélange parfait. Le seul à l'avoir sur ma peau nue, les après-midis d'été. Le seul à en couvrir mes draps, lors des soirées glacées. Et être la seule odeur à pouvoir s'y mélanger. J'aurai aimé qu'on partage tout ce qu'il nous restait à partager. Les mots, les sentiments, les douleurs. La vérité que ton odeur ne pourra jamais remplacer. 

On sentait bon la liberté.

22 février 2011

Non, je n'ai rien d'une sociopathe.

Je les voyais à peine. Il faisait nuit, il était tard. Enfin, tard.. Ouais. Ils étaient à table, quoi. Devant la télé. Je le sais parce que la lumière de la pièce, elle changeait. Le JT de TF1, sans doute. Ils avaient bien une gueule à mater Chazal en mangeant du veau. Et à sourire comme des cons devant les pubs. C'était pas le genre à lire du Beigbeder, quoi. Ils avaient pas lu 99 Francs, vous voyez. Ils l'avaient pas vu non plus. Ou alors, dès la première scène, la mère -grande, blonde, 85-60-90, sourire et ongles blancs, cheveux lisses, carré long- a hurlé "Il faudrait interdire ce film au moins de 26 ans! Au moins". Enfin, vous voyez le genre de femme. Un peu con-con, ultra coincée, la drogue c'est mal. Mais ses mômes, ils s'en foutent plein le nez. Ils sont deux, là dedans. Une fille, un garçon. Le matin, ils se lèvent, ils disent bonjour à môman, le soir, ils font des bisous à papa. Equilibrés, je vous dis. Pas du genre à passer des heures au téléphone avec ses copines, en mâchant son chewing gum dégueulasse, la drôlesse. Et pas de jupe trop courte, pas de pantalon trop bas, pas de t-shirt trop transparent. Jamais les cheveux gras. Quand au gars, lui, il semblait toujours heureux. Plein le nez, je vous dit. Il planait, toute la journée. Les pétards qu'il fumait avec sa sœur et leurs copains.. Moi je disais rien, je veux pas d'embrouille avec ces gens là. Puis, c'est mes voisins. Je pouvais pas leur faire ça. Vous comprenez? Il ramenait pas mal de filles, aussi. Après, je sais pas ce qu'ils faisaient. Elles sortaient toujours décoiffées, en tout cas. Je vous dis que ce que je vois. Et je voyais souvent. Parce que, je passe mon temps à ma fenêtre. Je fume. Que des cigarettes, si ça peut vous rassurez. Et je les regarde. Je les aimais bien, ces petits voisins. Mais hier soir, je sais pas, ça m'a semblé bizarre. D'habite, à 19h30 précise, le père, il sort pour fermer les volets, sur le côté. Pas devant, sont jamais fermés ceux de devant. Ouais, ils ont des volets manuels. Question d'esthétique. Il était pas sorti, donc. Et ils avaient allumé la lumière. Ils étaient tous autour de la table. Je les regardais, comme à la télé. Ils se passaient la salade, le sel, le poivre, l'eau, le pain.. Cliché américain. Et puis, je sais pas ce qu'il s'est passé. Le vieux, il savait très bien que je le voyais. Je crois même qu'il l'a fait exprès, de laisser tous les volets ouverts. Pour être sur. Ils parlaient tous, devant Claire Chazal qui leur annonçait avec un grand sourire que les Tunisiens continuaient les manifestations. Ils s'en foutaient. Le vieux, donc, il a fait un geste un peu brusque. Il a ramassé un truc sur la table. Autour, ils se sont tous raidis. ça m'a un peu inquiété, alors j'ai regardé. Et puis, il s'est levé. Tout doucement. Les mains dans le dos.. Il est allé se mettre à côté de sa bonne-femme. Elle a pas bougé, je peux vous le jurer. Et pourtant, il a levé son gros couteau de boucher. 

Après, je sais pas. ça a été trop vite. Et puis, j'avais pas le son. La femme, elle a ouvert la bouche. Y avait de quoi gueuler, remarquez. Enfin, elle l'a pas fait longtemps. Il a planté son couteau là, sur son coeur. Dans son coeur, vous voyez. Y avait les gamins, autour. Paniqués, qu'ils étaient. Ils regardaient partout. La drôlesse, elle chiallait. Et moi, j'étais là mais je pouvais rien faire alors.. Je vous ai appelé mais j'ai continué à regarder. La petite, elle a couru dans les bras de son frère et le père, il l'a jeté à l'autre bout de la pièce. Comme un fou. J'ai entendu le bruit de chez moi. Elle a dû mourir sur le coup. Le fils, le pauvre, il était là, il bougeait pas. On aurait même dit qu'il pensait à rien. Comme si.. J'vous dit ça mais j'en sais rien moi. Comme si il était au courant. Le père, il lui a tranché la gorge. Et puis, il m'a regardé. Il souriait. 

12 décembre 2010

Esteban.

  Esteban monte dans le bus. Il est 7h37. Il fait encore nuit, il pleut. Ce matin, juste avant qu'il claque la porte, la mère d'Esteban lui a hurlé de prendre un parapluie. 

Esteban ne l'a pas écouté, il est parti.

Il est trempé. Le bus est bondé. Personne ne semble se regarder, ni se parler. Personne ne semble se plaire. Pourtant, deux yeux s'illuminent à la montée d'Esteban. Deux grands yeux verts guettant son arrivée, chaque matin. La présence de cette fille, tout au fond, derrière des dizaines d'autres personnes endormies, entassés dans un bus trop éclairé, Esteban l'ignore. Esteban ne l'a jamais remarqué, ne la remarquera jamais. Ce n'est pourtant pas volontaire. Ces derniers temps, Esteban ne se préoccupe pas de ça. Esteban a tout, ou se fiche de ce qu'il n'a pas. Esteban est heureux. Il est heureux et pourtant, il ne sourit jamais. La fille du fond du bus l'a bien remarqué. C'est d'ailleurs ce qui l'a touché. Elle a vu un lui quelqu'un de différent. La première fois, elle l'a cru antisocial. Et puis, elle l'a regardé. Longtemps. Elle l'a regardé. Vraiment. Et elle a finalement vu tout autre chose. Quelque chose de plus fort, pas seulement un misanthrope. Au contraire. Elle a cru voir à travers son air hautain, un autre monde; le sien. Un monde dans lequel elle essaie désespérément d'entrer, par effraction. Mais rien n'y fait. Constamment, Esteban est ailleurs. Il ne croise jamais un regard, ne s'adresse jamais à personne, ne sourit pas, ne dit pas bonjour. Esteban est beau. Mais d'une beauté morte et arrêtée. Une statue, une peinture, une photo, une pub de parfum. Cette comparaison fortuite fait sourire la fille du bus. Elle note, dans son agenda "Esteban ressemble à une pub de parfum". Elle relève les yeux, souriante. Esteban la regarde. Leurs yeux se croisent. C'est l'histoire de quelques secondes, de quelques étincelles, d'un sourire qui se fige, d'un visage qui brûle, des doigts qui se serrent, des dents qui grincent, puis deux jeunes qui repartent, chacun de leur côté, fixer leur regard sur leurs pieds. Le bus ralentit. S'arrête. Les portes s'ouvrent. Il pleut encore. La fille du fond du bus se lève, Esteban se retourne. Descend du bus. Marche. Percute quelqu'un qui lève vers lui de grands yeux verts.

-T'as pas un parapluie ?

12 décembre 2010

Pour de plus amples informations, cliquez ici.

 

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Pour autres choses, c'est .

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